Coup de Gueule
J'apprends par différentes sources que la pourtant géniale Meryl Streep a raté une occasion de se taire. Elle aurait taxé dans un discours feu Walt Disney de sexiste, d’intolérant, de raciste et d'antisémite. Rien que ça ?!
Je me permets ici de rétablir certaines vérités que Miss Streep et bien d’autres personnes colportent bêtement depuis des décennies, sans preuves autres que le « on m’a dit que… si, si, je t’assure ! ».
- Sexiste : à cette époque, les femmes travaillant dans le cinéma n'étaient pas foule (à part en tant que secrétaires ou actrices). Ne voulant pas se confronter aux animateurs, les "girls" trouvèrent leur place dans le département "Ink & Paint" (département mettant en couleurs, délicatement, au pinceau, les milliers de celluloïds) puis, dès la fin des années 30, certaines devinrent animatrices, directrices artistiques et j'en passe... à l'égal des hommes du studio.
- Raciste : les employés asiatiques et noirs employés par Walt Disney lui-même dans les années 30 et 50 et travaillant a des postes élevés de directeurs artistiques ou d'animateurs apprécieront... Quand on est raciste, il me semble qu’on n’emploie pas des personnes de couleur (surtout dans la très WASP Amérique de l’époque !) et qu’on leur donne encore moins des postes de premier plan, non ?
- Bigot/ Intolérant : tout le monde l'était en ce temps là, surtout quand, à l'instar de Walt Disney, on venait d'un bled paumé dans le Missouri. Tout ce qui sortait de l’étiquette était mal vu. On nageait alors à l’époque en plein âge d’or de Bree Van de Kamp : les apparences et l’Etiquette avant tout !
- Antisémite : Walt Disney ne l'était pas mais, comme toutes les personnes faisant du cinéma à cette époque (de Méliès à Hitchcock en passant par Chaplin !) aux USA, tous les circuits de salles de cinéma et la distribution étaient entre les mains de personnes qui faisaient la pluie et le beau temps, du copinage, piquant au passage un pourcentage énorme des recettes quand un film était distribué et ne laissant que quelques miettes aux réalisateurs ou aux producteurs.
Donc, à cette époque là, c'était finalement bien d'avantage le fait de devoir se battre contre des distributeurs (effectivement juifs mais, finalement, ce n'était pas là le problème central) pour récupérer un peu d’argent sur des films produits à grands frais que de l'antisémitisme pur et dur.
En ayant marre de devoir se battre avec ce système, Walt Disney finit d’ailleurs par créer sa propre société de distribution, Buena Vista.
Certains taxeront aussi Walt Disney d’anticommuniste primaire car confiant à J.E. Hoover certaines choses pas très nettes.
En plus d’avoir été élevé par un père qui le battait et une mère effacée, il faut savoir que la naissance de Disney n’est pas claire et qu’il pourrait avoir été adopté. Durant toute sa vie, il a essayé de connaître la vérité, quitte à se rapprocher du FBI, lequel détenait certains certificats ou autres traces sur le passé du cinéaste. Bien évidemment, le FBI a fait du chantage à Disney façon « échange de bons procédés » : on te donne ce que tu as cherché durant toute ta vie et tu nous balances des noms.
Pas excusable pour autant mais compréhensible. Le scénario classique du mec adopté qui est prêt à tout pour retrouver ses parents biologiques. On retrouve d’ailleurs beaucoup de trace de cette enfance trouble dans ses propres films : mère décédée, père morts, héroïne orpheline et maltraitée, etc.
En revanche, Walt Disney était connu pour être d’humeur massacrante (voire carrément odieux !) quand ce que ses collaborateurs lui présentaient ne correspondait à ses attentes : il voulait le meilleur… d’autant que c’est lui qui payait. Ce qui peut se comprendre !
Walt Disney est ensuite devenu un label de qualité pour tous les publics… mais cette "marque" devait toujours produire de la haute qualité pour ne pas ternir son nom.
Revers pervers de la médaille où les spectateurs sont les grands vainqueurs !
Chose importante encore pour comprendre tout ceci : il faut tout replacer dans le contexte de l’époque ! La place de la Femme dans la société d’alors, le respect des Valeurs de l’époque, les valeurs très WASP de l’époque en elle-même aux USA, etc.
Dernière destruction d’idées reçues au sujet de Walt Disney : après sa mort, il ne s’est pas fait cryogénisé pour revenir un jour, ni même enterré dans le parc Disneyland de Anaheim, Californie. Il s’est simplement fait incinéré.
PS : pour écrire tout ceci, je me suis appuyé sur tout un tas de biographies (autorisées ou non) que je lis depuis des années sur Méliès, Chaplin, Disney ou Hitchcock… ce qui n’est peut être pas le cas de Meryl Streep qui, sur ce coup-là, était peut être simplement fumasse de ne pas avoir décroché le rôle de Mrs Travers (auteur de Mary Poppins) pour le film Dans L’ombre de Mary et qui narre la genèse du film Mary Poppins.
Sources : Walt Disney, la face cachée du prince d’Hollywood (Marc Eliot), Walt Disney, un américain original (Bob Thomas), L’Art de l’Animation (Bob Thomas), Alfred Hitchcock (Patrick McGilligan), Histoire de ma Vie (Charles Chaplin), Georges Méliès (Madeleine Malthête-Méliès), …